samedi 11 octobre 2008


Vive la crise !

Mesdames, messieurs les lecteurs de notre magazine, merci de votre fidélité et de la confiance que vous nous témoignez. Cette semaine, devant le choc de la crise financière, nous avons envoyé un reporter à Londres interroger les malheureux traders chassés par dizaine de milliers des grandes banques. Voici son témoignage :

- "Je me trouve actuellement près de la city, au bord de la Tamise, pour être précis. Regardez sur la photo le spectacle désolant que je peux contempler : de pauvres hères semblent chercher leur pitance sur les berges du fleuve. Quelle tristesse ! Je vais m'approche d'eux pour les interviewer. (Quelques instants plus tard) Bonjour, je suis "très grand reporter" du e-magazine DALETTRES. Vous connaissez ?
- Oui, bien sûr, répondent-ils en chœur. Nous le lisons régulièrement. Cela nous sert de moment de détente entre des périodes de fortes tensions.
- Vous, monsieur, qui êtes-vous et que vous faites-vous ici ?
- Je suis R.J et j'étais trader à la BSR. J'ai perdu mon emploi la semaine dernière.
- Que ressentez-vous ?
- De la joie. Je n'en pouvais plus de ce métier. Je ne dormais plus, je ne voyais plus personne et maintenant, je suis libre, LIBRE !
- Que faites-vous sur cette berge ?
- Je cherche des coquillages.
- Des coquillages ?
- Oui, quand j'étais petit, j'adorais collectionner des coquillages. Puis ce fut le temps des études et du travail et je n'avais plus de temps. Je me promettais qu'à ma retraite, je chercherais des coquillages. Maintenant, je ne suis pas en retraite, mais je peux le faire et je le fais. Je veux bâtir une sculpture ici même et me lancer dans l'art "coquillage". Vous êtes ici dans ma galerie privée : le droit d'entrée est de 10 livres sterling (c'est le tarif pour la presse). Pas de photos, s'il vous plaît ou alors vous devez m'acheter les droits.
- Cela marche ?
- Oui, je viens de vendre mes premières œuvres à des collectionneurs. C'est plus rentable que d'acheter de l'or m'ont-ils dit
- Et vous ? (en m'adressant au seconde personnage).
- Moi, je travaillais à ZZB. J'étais responsable du service titres. J'ai perdu mon emploi il y a quinze jours. Je suis en train de me reconvertir. Je monte "London-beach", une plage en plein centre de Londres pour permettre aux gens de se détendre.
- Où est-ce ?
- Ici même, d'ailleurs, vous êtes sur mon terrain. Je vais vous demander de payer les quinze livres sterling d'accès.
- Vous plaisantez ? Nous sommes à l'automne. Cette berge appartient à la ville et est recouverte à chaque marée !
- Ici, à la City, c'est la loi du premier occupant. Et puis, à Londres, si vous attendez le beau temps pour aller à la plage, vous n'y allez jamais. Nous avons l'habitude. D'ailleurs, regardez : j'ai des clients et j'ai même loué un parasol. Ici, j'ai du refusé du monde !
- Je me tourne maintenant vers la personnage qui a "loué" le parasol. Bonjour, vous louez un parasol et pourtant il pleut ?
- Vous obtenez un meilleur prix quand il pleut. Je le relouerai à quelqu'un d'autre dès qu'il y aura du soleil. Je rentrerai dans mon argent avec même un petit bénéfice. Que demander de plus ? D'ailleurs, vous êtes sous mon parasol. Je vous demande seulement cinq livres pour l'usage d'une partie de mon parasol.
- Quoi ?
- Faites comme moi. Attendez quelqu'un et revendez-lui votre emplacement.
- …


Mesdames, messieurs, comme le reportage de notre "très grand reporter" le prouve, tout ne va pas si mal à Londres puisque les affaires continuent. C'est sur cette note positive que nous terminons en vous souhaitant une bonne semaine.

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