samedi 18 octobre 2014

Conte du mexique : la légende du chocolat


Voici une première légende datant du temps des Toltèques, brillante civilisation indienne du nord de Mexico aujourd’hui disparue (9ème siècle après JC).

Quetzalcoatl, divinité barbue représentée par un serpent à plumes, détenait toutes les richesses du monde en or, argent et pierres précieuses. Vénéré par son peuple, il possédait surtout la science et la sagesse.

Quetzalcoatl était également jardinier du paradis. Ce qui lui permit d’offrir à l’humanité un cadeau des plus précieux : le cacaoyer. Les hommes apprirent ainsi à cultiver l’arbre qui prodiguait force et richesse, et qui surtout, servait à préparer la fameuse boisson des Dieux… Grâce à l’ancêtre du chocolat, Quetzalcoatl régnait sur un monde prospère et idyllique.

Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, le temps de la félicité des Toltèques s’acheva. On raconte que trois sorciers jaloux de l’empire de Quetzalcoatl complotèrent pour le forcer à quitter son royaume. L’un d’entre eux, le magicien Titlacauan, déguisé en vieillard, lui dit : « Seigneur, je t’apporte un breuvage qui est bon et qui enivre celui qui le boit; il t’attendrira le cœur, te guérira et te fera connaître la route de ton prochain voyage au pays où tu retrouveras la jeunesse ».

Quetzalcoatl bût le breuvage, s’enivra et perdit la tête. Notre Dieu devenu fou fît brûler son joli pays, et alla jusqu’à enterrer ses trésors dans la montagne et dans les lits des rivières. Et comble de l’histoire, il transforma les cacaoyers en une autre espèce d’arbres, qui ne donnait pas de fruits.

Envoûté par l’idéal d’une jeunesse éternelle, notre Dieu déchu s’éloigna vers l’est (en direction du soleil levant) sur un radeau paré de plumes et entrelacé de serpents. Mais en partant, Quetzalcoatl promis à son peuple qu’il reviendrait lors d’une année placée sous le signe du roseau, et qu’il leur ramènerait tous les trésors du paradis.

La suite n’est pas une légende : 1519. Civilisation des Aztèques, année placée sous le signe du roseau.

Moctezuma, roi des Aztèques, attend avec impatience le retour de Quetzalcoatl. Et voilà que débarquent par la mer des hommes dont les armures étincelantes ressemblent à s’y méprendre aux écailles de serpents. Dont les têtes sont coiffées de plumes et dont le chef porte une barbe… Plus aucun doute pour Moctezuma, Quetzalcoatl est de retour ! Emerveillé, le roi Aztèque lui offre le meilleur accueil et lui remet son royaume…

Vous connaissez la suite de l’histoire… ou comment Hernán Cortés l’espagnol partit conquérir l’Amérique se retrouva couvert d’or et à la tête de ce qui pour les Aztèques valait tout l’or du monde : des plantations de cacoyers…


Il existe une autre légende aztèque, plus romantique :

Une princesse gardant le trésor de son époux parti à la guerre, fut attaquée par des voleurs. Refusant de leur dévoiler l’endroit où était caché le trésor, les voleurs la tuèrent. Son sang se répandit sur le sol d’où poussa une plante. La légende raconte que cette plante donne des fruits qui cachent un trésor de graines, amères comme les souffrances de l’amour, fortes comme la vertu et rosées comme le sang de la princesse. Les Aztèques reçurent cette plante comme un cadeau du Dieu Quetzalcoatl : c’était le cacaoyer.

2 commentaires:

Contes&Lania a dit…

Bonjour.
Ravie de rencontrer votre blog et vous-même. La légende "plus romantique" me rappelle un conte Breton intitulé "La fête de la Terre"
Une coutume qui se passait en juin.
Une danse en double rond, les garçons en arrière, les filles en centre.
Des enfants d'à peine treize
Une vieille avec un miroir tournant qui s'installe au centre du cercle
Des musiciens jouant biniou et bombarde
La vieille lance le miroir tournant, les musiciens musique, les garçons tournent, les filles ne bougent pas. Quand le miroir s'arrête filles et garçons qui se font face se marieront dans l'année.
Et ainsi allant, au tour des filles, au tour des garçons, le Yeun et sa Soizic qui s'aiment depuis toujours ne sont pas désignés ensembles.
Ils se donnent rendez-vous dans la lande.
Les événements font que Yeun comprend que des pirates ont emporté, prisonnière, sa chère Soizic
Il se tue du couteau qu'il avait pris pour la protéger dans leur fuite
Soizic trébuche sur son corps. le voyant mort elle prend le couteau et à son tour....
Là-dessus un vent de noroît se lève, très fort. Il soulève le sang des deux enfants. Et le sang mélangé de l'un à l'autre le vent de Noroît le dépose sur les champs de fraisiers de Plougastel, tout près de là en Finstère se déroulait l'histoire.
En ce temps-là les fraises étaient fruits blancs. Depuis ce jour nous dégustons les fraises, rouges de leur sang d'amour mêlé.
A bientôt.
Je vous emprunte la Légende du chocolat
A bientôt sour l'oeil de Mésange déjeunant sur Balconnier.
Lania, conteuse.

Patrick Flouriot a dit…

Merci pour ce conte.
En voici aussi un joli, "La légende des soleils" https://shop.cramcram.fr/content/24-un-conte-mexicain-la-legende-des-soleils