Il était une fois, en Inde, trois voleurs talentueux qui ont tellement
volé, amassé un si gros magot, qu’ils n’en dorment plus. Chacun imagine les
autres s’enfuir avec la bourse.
Ils décident alors de confier leur argent à une personne de confiance :
leur logeuse, une veuve qui vit du passage des marchands en Ville. Elle les
loge dans sa demeure à étages.
Ils vont donc voir la veuve, déguisés en marchands, lui remette le magot en
lui faisant faire une promesse solennelle : Elle ne pourra rendre l’argent que
si se tiennent tous les trois devant elle.
Puis, pour se laver, les voleurs vont au Hammam. Mais voila. Ils n’ont pas
de serviette. Ils ne vont tout de même pas en acheter une ! Alors ils
décident d’aller voir leur logeuse.
Là, dans la cour de la maison, le plus intelligent des 3 voleurs dit aux
autres : « on ne va pas monter tous, attendez-moi ici »
Le petit malin va voir la veuve et lui ordonne « donne moi la bourse
_ mais, et les autres marchands ? »
_ ils sont d’accord » fait le voleur « ils sont là dans la
cour, tu n’as qu’à leur demander. »
La veuve crie alors par la fenêtre « est ce que je la lui donne
? »
Et les 2 voleurs dans la cour qui s’impatientent répondent « mais oui
! donne-la-lui ! »
Bien sûr, sitôt la bourse en main, le voleur malin disparaît.
Quand les 2 voleurs comprennent qu’ils ont été joués. Ils sont verts de
rage. Ils crient, ils insultent la veuve et pour finir la traîne devant le
tribunal de ville !
Le juge a de la sympathie pour la veuve, mais il n’empêche que son cas est
clair : elle a promis de rendre l’argent si les trois sont devant elle, et elle
a failli !
Alors, la mort dans l’âme le juge la condamne à rembourser l’argent sous 1
mois.
La veuve est désespérée. Même en vendant la maison elle n’arrive pas au 10ème
de la somme qui lui a été confiée. Elle va finir comme une mendiante et pire
encore : tout le monde saura qu’elle est indigne de confiance.
Elle tourne en rond en ville puis s’assoit.
C’est alors qu’une petite main, toute chaude, vient se poser sur son bras.
Au bout de la main il y a un petit garçon des rues.
« Dis-moi pourquoi tu es si triste madame ? » demande le petit
garçon
« Tu ne peux rien pour moi » dit la Veuve
« Cela soulage de parler parfois de parler »
Quand elle a fini d’en parler, contre toute attente, le petit garçon éclate
de rire : « mais c’est très facile de régler ton problème ! (Et il lui
murmure la suite a l’oreille).
La veuve sourit. En un instant, elle est apaisée.
Le jour de l’échéance arrive.
« Alors madame, avez vous l’argent ? » demande le Juge d’une voix
qui cherche à être ferme, il a peur pour elle.
« Oui je l’ai » répond la Veuve avec confiance.
« Alors remettez le aux 2 marchands ici présent »
« Je ne peux pas, votre honneur, j’ai promis de ne la remettre qu’à
trois devant moi, et je n’en vois que deux″
Le juge éclate de rire, et ordonne aux soi-disant marchands de retrouver
leur compère.
Source http://www.catherine-zarcate.com/site/catherine-zarcate/
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